L’église

HISTORIQUE DE L’ÉGLISE DE LABEAUME

egliseLa date de sa construction ne nous est pas connue.

Mais, dédiée à Saint-Pierre-aux-Liens, elle inspire à être très ancienne.

Le premier document connu date de 1262, il s’agit d’un legs au chapelain (prêtre) de Labeaume.

Une pierre gravée, comportant un texte en latin datant de 1340 se trouve scellée à proximité d’un autel. Le texte précise la fondation d’une chapelle privée, pour une famille locale et ses descendants.

Lors de leur fondation, ces chapelles étaient dotées de terres et revenus. Ces sommes recueillies permettaient d’assurer plusieurs messes par an en l’honneur du fondateur de l’autel et de sa famille et de pourvoir à l’entretien de la chapelle.

Deux comptes rendus de visites canoniques de 1675 et 1714, ont été conservés. Une description des lieux, certes sommaire, nous apprend que le chœur, entouré d’un banc en pierre, est de la largeur de l’église. L’autel, adossé à la muraille, est en pierre. Les dimensions de l’édifice sont plus petites qu’actuellement : « 14 pas de long et 5 de large ». Il comportait une nef centrale et deux bas côtés ainsi que trois chapelles : une dédiée à Saint Sébastien, une à Saint Pierre, et une autre à Notre Dame. Une quatrième chapelle de dimensions plus réduites abrite les fonds baptismaux. Un clocher à tour carrée muni de quatre fenêtres et de deux cloches existe en son centre. L’autel est surmonté d’un tableau de saint Pierre-aux-Liens. Le tabernacle est doré et orné de plusieurs figures et statues dorées. On trouve une tribune de bois aux deux ailes. L’ensemble, voûté en croisillons, possède deux fenêtres. On accède dans l’église en descendant 6 marches, alors que de nos jours on n’en trouve qu’une seule. Le cimetière jouxte l’église.

La paroisse toute catholique est composée de 110 maisons avec Auriolles et compte 37 granges, 500 communiants environ dont 200 pour Auriolles. Le presbytère est adossé au chevet de l’église et de l’ancienne sacristie le long de la ruelle bordant l’église. Il possède une cave, une écurie, un grenier à foin, une cuisine, deux chambres, un cabinet avec belle galerie ainsi qu’un jardin.

La paroisse possède deux confréries : une de saint Sébastien et une du saint Sacrement.

L’édifice tel qu’on le découvre à l’heure actuelle est une création du XIXe siècle. Il a subi plusieurs phases d’agrandissements et d’embellissements, grâce à la sériciculture qui a permis d’apporter des finances pour la réalisation de ces travaux.

L’église a été agrandie aux extrémités : on note 1825 côté entrée sur le linteau d’accès à la tribune, 1829 côté chœur sur la marche d’escalier. On peut lire sur le linteau du porche d‘entrée: 1846 ainsi que l’inscription : « c‘est ici la maison de dieu ». Le vocable de l’église est rappelé par la représentation de deux clefs. La date de 1860 est inscrite sur la fenêtre de la tribune. Seules deux chapelles ont été conservées. De nouveaux fonds baptismaux ont été créés. Le clocher a été abattu pour laisser la place à un nouveau. Les bancs et l’autel en pierre ont été supprimés pour laisser la place à un ensemble en boiserie. L’autel visible de nos jours a remplacé le précédent, il a été classé à l’inventaire supplémentaire à la fin du XXe siècle.


PIERRE GRAVÉE

On aperçoit une pierre gravée datée de 1340 insérée dans le mur de la nef latérale gauche.

Elle mesure 40 cm X 21,5 cm.

Elle comporte 8 lignes en latin de l’époque et environ 150 caractères en écriture gothique.

Voici sa traduction, en respectant l’ordre des mots et des lignes :

ANNO DOMINI (Abrégé : DNI ) M CCC XXXX ET

En l’an du seigneur 1340 et

DIE DFCIMA V MENSIS NOVE

le 15ème jour du mois de novembre

MBRIS FECIT COMPONERE DOMINIUS (Abrégé : DNS )

fit construire le seigneur (=monsieur)

RAYMONDUS BAUSERTI (OU BAUSERII) ISTUD ALTA

Raymond de Bausert cet Autel

RE AD ONOREM DOMINI JHESU CHRISTI (Abrégé : XPI ) ET

en l’honneur du seigneur Jésus Christ et

BEATE MARIE VIRGINIS, SANCTI JACOBI

de la bien heureuse Vierge Marie de Saint Jacques

ET SANCTI ANTONII ET OMNIUM A SANCTORUS AC

et de saint Antoine et de tous les

SANCTARUM PARADISI CHRISTUS VENIT (?) IN PACE…. ,

saints et saintes du Paradis Christ vient en paix…

(LA FIN TROP INCERTAINE). PEUT-ÊTRE LA SIGNATURE DU SCULPTEUR ?

pierre-eglise


LES CLOCHES

Dans le passé les cloches avaient une importance de tout premier ordre. Elles annonçaient toutes sortes d’événements, heureux ou malheureux, ou prévenaient de tout danger menaçant la population. Elles étaient actionnées manuellement par un sonneur que l’on appelait clocheron.

Les cloches étaient coulées autrefois sur place par des fondeurs de passage. La révolution a permis à chaque paroisse de conserver la plus petite cloche, les autres ont été confisquées afin d’être fondues.

Labeaume possède actuellement deux cloches.

cloche1cloche2– En 1909, une cloche datée de 1653 s’est brisée au sol, elle a été remplacée par une nouvelle à l’identique, en 1932.

Cette cloche, provenant des fonderies Paccard Annecy, a pour nom Marie Julie Henria : « J’ai été baptisée par son excellence Mgr Pierre Durieux évêque de Vivier, j’ai eu pour parrain l’abbé Henri Saboul ancien curé, pour marraine Mme Marie Marron, Melle Julie Beaussier. » Mr Marius Laurent étant curé, Mr Iréné Perbost maire ». On y trouve aussi mentionné « À la mémoire de soldats de la paroisse de Labeaume morts pour la patrie pendant la grande guerre 1914-1918. ».

– La deuxième cloche située côté sud porte comme mention : « Confrérie des Pénitents de la commune de Labeaume, parrain M-F Rammaure, marraine Marie Sévénier.

Fonderie de Vve Guillaume fils au Puy (haute-Loire) daté juillet 1830 ».


vitrailLe seul vitrail visible dans l’église, possède une signature prestigieuse. Il a été créé et façonné dans les ateliers (*) Jacques Simon de Reims.

Ce vitrail provient d’un don, de la famille Marq, (petit fils de Jacques Simon) en mai 1998.

On pourra se reporter au Labeaumois n°9 avril 1999 pp. 23 à 25 au sujet de la création d’un vitrail.

(*) Ateliers, situés tout près de la cathédrale de Reims, qui ont vu douze générations de verriers se succéder sur trois siècles et demi.)


STATUES

statue1statue2L’église est décorée de statues d’origines et de factures très différentes.

Statue de Notre Dame : Grand modèle en bois doré d’influence française de 1825 sur l’autel de la nef de droite.

Statue de Saint Sébastien provenant de Lyon, atelier G – Bachini, milieu XXe, sur l’autel de la nef de gauche.

Statue de Saint Joseph et le socle en pierre scellé au mur à proximité de l’autel Saint Sébastien. (Don de la famille Chazaly 1893).

Statue de Notre Dame de Lourde a proximité de l’autel de Notre Dame et le socle en pierre scellé au mur. (Don de la famille Chazaly 1892).

Noter les quatre supports des statues en pierre de pays, aux motifs tous différents, taillés et offerts par Mr Chazaly. Il s’agit d’un travail tout à fait remarquable, prouesse de tailleur de pierres, lorsqu’on sait que la pierre de pays (pierre de Ruoms) se prête très difficilement à la sculpture.

angeL’église de Labeaume possède six autres statues en plâtre fin XIXe.

Sur les piliers à gauche de la nef : Saint François de Sale, Saint Régis, le curé d’Ars.

Sur les piliers à droite de la nef : Saint Antoine de Padou, Jésus, Sainte Thérèse d’Avila.

Quatre statues se trouvent disposées dans le chœur.

Deux statues insérées dans des niches de part et d’autre du maître autel, la plus récente représente Jeanne d’Arc. La seconde, d‘influence italienne, ainsi que deux angelots à genoux posés sur le maître autel, représente Notre Dame.


PÉRIODE RÉVOLUTIONNAIRE DE 1789 à 1799

periode-revolutionnaireLa révolution gronde sur la France entière. Labeaume a eu à subir les aléas comme dans toutes les autres communes.

Le curé de Labeaume signe la prestation de serment le 11 novembre 1789, puis se rétracte plus tard et de ce fait devient réfractaire. Durant cette période, il trouve refuge chez des habitants du village ou dans la grotte Chabaud toute proche. La révolution s’estompant il reprit son poste de curé à Labeaume.

Les archives départementales ont conservé certains faits divers concernant cette période, dont voici l’essentiel :

En 1791, un procès verbal rédigé sur l’arrestation du vicaire de Labeaume détenteur de papiers suspects.

En 1792, Jean Aymes, curé de Labeaume de 1760 à 1801, sollicite une requête auprès du district afin de percevoir un traitement auquel il a droit.

Un décret de l’assemblée révolutionnaire réquisitionnait, les divers objets en métal, cuivre, fonte, bronze etc., dans tous les lieux de France, afin d’équiper nos forces armées.

Le 30 messidor an 3, la paroisse dut envoyer au district à Joyeuse sa plus grosse cloche, quelques objets en cuivre, ainsi qu’un assortiment de chasubles, capes, bannières, tentures dont beaucoup étaient en soie.

Le 24 thermidor an ? Vente à Joyeuse, composée de 51 pièces de divers vêtements et tissus provenant de l’église de Labeaume.

Les terres que possédait la paroisse provenant de divers dons, afin d’assurer l’entretien des chapelles, furent mises en vente, suite au décret national de confiscation des biens ecclésiastiques.

L’église fut dépavée afin de récupérer le salpêtre, la commune étant obligée d’en fournir pour produire de la poudre à canon.


CHRONOLOGIE DES PRÊTRES.

Le premier document connu date de 1262, il s’agit d’un testament de Bérard de Châteauneuf rédigé le 20 octobre au mas de la Selve. Il s’agit d’un legs, suite à son décès, au chapelain (prêtre) de Labeaume (A des B du R H 259 N°XVI).

1346 + (en octobre) Étienne Blanc.

1346 le 22 octobre Étienne de Bosseil.

1445 Pierre de Ylice Prieur. (A des B du R Maltes 2209 bis 248)

1478 curé le 5 février Antoine Jauziondi, curé (Roberti Nre).

1490 Almuny, prieur (Moselatio Nre).

1570 le 23 juillet Guillaume Tailland.

1584 le 29 septembre 1584 Claude Chalendar de la Motte.

1596 Louis Chastagnier vicaire d’avril à décembre.

1598 le 16 août toujours Claude Chalendar de la Motte

1603 à 1605 Guillaume Sévénier, originaire de Joyeuse.

1605 à 1607 André Jollion, vicaire.

1607 à 1622 Pierre Chambon, vicaire originaire de Labeaume

1622 à 1624 Antoine Varagier, prieur résident à Labeaume.

1624 à 1625 Vidal-Teulle, prêtre.

1625 à 1653 Antoine de Chalendar de Lamotte, prêtre prieur.

1649 à 1654 Jean Arnoux, vicaire.

1654 à 1701 Pierre Louis de Rivière, curé prieur.

1654 à 1676 Benoît Béraud.

1676 à 1682 Claude Crespin.

1682 à 1685 Thoulouze.

1685 à 1686 Vaschaldes.

1686 à 1692 Jean Dubois.

1692 à 1694 Jean Greilhon.

1694 à 1696 Malinus.

1697 à 1700 Jean Bonas.

1701 à 1715 Noble André d’Autun, prieur curé.

1714 à 1716 Jean Combe, vicaire.

1716 à 1727 Antoine Ferret prieur et curé, inhumé dans l’église.

1728 à 1750 Charles de Pelegrin, enterré dans le caveau de la chapelle du Rosaire.

1728 à 1733 Honoré de Pèlegrin vicaire.

1733 à 1734 Delichères vicaire.

1734 à 1736 Joseph Pialoux vicaire.

1736 Marichard vicaire.

1736 à 1737 Chalmeton vicaire.

1738 à 1741 Louis Chastagnier vicaire.

1741 à 1742 Blachère vicaire.

1742 à 1743 Baudouin vicaire.

1743 à 1744 Deydier vicaire.

1744 à 1745 Hilaire vicaire.

1746 à 1754 Aurange vicaire.

1750 à 1760 Louis Jean Jacques de Fayes de Rochemure prieur curé.

1754 à 1757 Béraud, vicaire.

1757 à 1761 Fournet, vicaire.

1760 à 1801 Jean André Aymes prieur curé.

1761 à 1765 Martin Guérin vicaire.

1765 Brun vicaire.

1766 à 1767 Boulle vicaire.

1768 à 1769 Labrot vicaire.

1770 à 1772 Thoulouse vicaire.

1773 à 1777 Borbal vicaire.

1777 à 1781 Blachère vicaire.

1781 à 1784 Bardin vicaire.

1786 à 1790 Pigeron vicaire.

1791 Thinel vicaire.

1801 à 1802 Jacques Thoulouse, pro-curé originaire de Comps.labeaume-eglise-interieur

1802 à 1803 François Reynaud, desservi par intérim, originaire de la Vignasse à Auriolles.

1803 à 1810 Jean Baptiste Vézian, curé.

1810 à 1814 Bernard curé.

1814 Gadilhe curé d’Auriolles assura l’intérim durant quelques mois.

1814 à 1822 Jacques Thoulouse curé.

Période de travaux dans l’église et le presbytère:

(Richesse de la commune grâce à la soie au début du XIXèmes.)

1822 à 1833 Jean-Claude Mounier, curé qui fit d’importants travaux dans l’église.

1833 à 1837 Auguste Fabrège, curé qui fit agrandir le presbytère.

1837 à 1873 Joseph Salel, transféra le cimetière, fit d’importants travaux dans l’église, construction du clocher et fit orner l’église de tableaux.

1854 à 1880 Jean Félix Gourdon, vicaire.

1867 à 1869 David Tastevin, vicaire

1869 à 1973 Médéric Auguste Malignon, vicaire.

*1873 à 1882 Edouard Xavier Dessus, curé.

Après son départ Labeaume sera 6 mois sans prêtre à la suite d’un conflit entre l’évêque et le maire Mr Charles Tourre.

1882 à 1891 Jean-Henri Labalme, curé.

1891 à 1927 Henri Prosper Soboul, curé.

1927 à 1943 abbé Laurent.

1939 : Départ de l’abbé Laurent, mobilisé comme aumônier militaire.

Pendant son absence les offices furent assurés par : le R.P. Bony, puis par l’abbé Chatagnon, par un prêtre belge et enfin par l’abbé Nadal curé d’Auriolles.

1943 à 1949 Montagne, curé.

1949 à 1959 Rouveyrol Fortuné, curé.

1960 à 1965 Ranchin, qui sera le dernier curé résident de Labeaume-Chapias.

1965 : la paroisse est rattachée à RUOMS.

1965 à 1969 l’abbé Marron aumônier de Saint-Joseph à Ruoms.

1966 à 1972 l’abbé Émile Reynaud, aumônier de Saint-Joseph.

Hébrard, octobre 1967 au 30 septembre 1982.

Rouveyrol Fortuné du 15 août 1983 à septembre 1986.

Charaix Joseph du 15 septembre 1986 à septembre 1994.

Chanial Roger de septembre1994 à septembre 2007

Méssier Jean- Michel de septembre 2007 à août 2008

Volle Henri de septembre 2008 à septembre 2020

Wojciech Samuel depuis septembre 2020 à août 2022

Bourg Claude depuis août 2022


SAINT LOUIS

st-louisHuile sur toile représentant saint Louis offrant la couronne d’épines. Son auteur est inconnu. Elle a sûrement été réalisée vers le milieu du XIXe. La toile mesure 1,80 sur 1,30 m. Elle est inscrite dans l’inventaire supplémentaire.

La peinture s’inscrit dans une sorte d’alcôve et dans un cadre doré. Du point de vue de la composition, on remarque une légère profondeur créée par le volume de la croix et du mur sur lequel elle repose mais aussi du volume de la table. Le livre semble tenir en équilibre. La position de la croix semble plus en recul qu’elle ne devrait l’être. Cependant on arrive aisément à reconnaître un autel. En fait ce qui est trompeur c’est peut-être le tore de la colonne qui apparaît comme si la croix se trouvait sur le sol. Bref la composition semble assez maladroite.

En ce qui concerne les couleurs, la lumière vient de droite et du haut comme le démontre l’ombre sous une branche de la croix, mais aussi par la blancheur immaculée du saint. Cette lumière extérieure à la toile semble surnaturelle car elle éclaire seule le saint alors qu’autour tout est sombre. L’artiste a ici joué du clair obscure ce qui a tendance à mettre en valeur le personnage. Le peintre n’a pas utilisé énormément de couleurs. On retrouve du noir, du blanc, du jaune or, du rouge, et une touche de bleu. Le rouge a tendance à symboliser la richesse et confère une certaine noblesse à celui qui la porte. Ici le rouge du coussin sur lequel est posé la couronne d’épine rappelle la noblesse du Christ tout comme le livre évoque la haute importance donnée aux saintes écritures.

L’artiste a représenté saint Louis. Il s’agit du roi de France Louis IX (1240-1270). Ce dernier a fait construire la sainte chapelle à Paris pour y abriter les reliques de la passion. La couronne d’épine qu’il tient dans cette œuvre rappelle l’importance qu’il a donné aux reliques de la passion. On dit d’ailleurs qu’il avait ramené à Paris la sainte couronne d’épine. Ainsi, l’artiste a représenté saint Louis déposant la couronne dans la sainte chapelle. Ce dernier agenouillé devant l’autel, les yeux levés vers la croix semble se prosterner devant la divinité comme s’il lui présentait la couronne. Le livre ouvert devant lui exprime sûrement que le roi est en train de prier. Il fait en quelque sorte une petite cérémonie avant de placer la relique, on peut observer qu’il est paré de sa couronne royale ornée de fleurs de lis qui rappelle sa condition sociale et la royauté française ; il est également vêtu d’une toge blanche de prêtre. On peut remarquer aussi que le demi-cercle de la toile au-dessus du saint peut avoir pour symbolique la voûte céleste que l’on retrouve dans les absides des églises, ce qui accentue le caractère sacré donné au roi.

Cette œuvre se rapproche de la représentation de saint Joseph avec l’enfant Jésus placé en face de saint Louis. Peut-être sont-elles toutes les deux du même auteur, ou bien issue de la même école, voire les deux. Ajoutons également que l’œuvre semble séparée en deux. En effet, d’un côté le fond derrière le saint est sombre, vide de matériaux alors que le côté droit semble trop rempli. La colonne du fond semble alourdir la composition en écrasant la couronne d’épine puis, la base de la colonne est beaucoup trop haute, ce qui donne un certain défaut de profondeur. Pourquoi, avoir représenté cette colonne s’il s’en ressent comme un malaise ? Sans doute tout simplement pour signaler au spectateur que saint Louis se trouve dans une église ?

Sur le châssis du tableau se trouve une adresse avec mention, sans doute l’atelier de fabrication ou le magasin de vente : Rue de l’académie N 8 Marseille (St Louis) 1 seule toile.

SAINT SEBASTIEN

st-sebCette huile sur toile représente le martyr de saint Sébastien, classée à l’inventaire supplémentaire daté et signé en bas à gauche : Bourgeois 1818. La toile mesure 1,75 m sur 1,46 m, cette dernière est composée de deux morceaux de toile assemblés : la partie haute mesure un mètre et l’autre partie 75 cm. La toile ne comporte pas de châssis, elle est simplement accrochée à un cadre de bois noir.

On trouve des lignes verticales formées par le tronc d’arbre derrière saint Sébastien, par les autres arbres en arrière plan et à travers le donjon de la ville fortifiée du fond, ainsi que les colonnes du temple antique et jambe droite du saint. Les lignes horizontales sont créées par les multiples flèches, par la rivière, par la toiture du temples ainsi que par les fortifications. Toutes ces lignes contribuent à donner un effet de calme, de quiétude, et inscrit le personnage dans un lieu. On peut remarquer également des lignes courbes à travers les ailes de l’ange, son écharpe, ses jambes et le rameau qu’il tient, mais aussi à travers le corps penché du saint. Quelques cercles se dessinent avec la couronne que tient l’ange : le nœud qu’on aperçoit au bras gauche du saint et sur le casque et le bouclier du sol. Tous ces cercles tendent à fermer certains espaces, contrairement aux lignes courbes qui donnent du mouvement du dynamisme à la scène et la fait vivre. Ajoutons que le cercle symbolise le temps : la roue qui tourne et annonce donc un changement continu.

Les divers plans de composition de l’œuvre : le premier saint Sébastien, le deuxième la rivière plus la montagne, le dernier le village, créent de la profondeur au paysage.

En ce qui concerne les couleurs le regard se focalise sur saint Sébastien, dont le corps est baigné de lumière et parsemé d’ombres qui tendent à modeler le corps du saint, comme celui de l’ange. Il en découle ainsi un certain réalisme de représentation. Notons également que la lumière se reflète sur le casque ou encore sur le bouclier. Les couleurs dominantes sont l’ocre foncé des arbres et du sol, l’ocre très pâle couleur de peau, le bleu du ciel, du drapé au sol et du bouclier plus rivière, mais aussi le rouge de l’écharpe de l’ange et celle de la toge au sol et des plumes du casque. La couleur rouge profond du tissu tranche avec le reste des couleurs qui sont plutôt froides. Ce rouge du tissu donne une certaine richesse à la parure. Quand au blanc du tissu que porte le saint et le blanc des plumes des flèches, c’est la couleur de l’innocence, de la pureté, ce qui donne un caractère sacré à saint Sébastien.

L’artiste a représenté le martyr de saint Sébastien. Il est percé de flèches et attaché à un arbre par des antichrétiens. La position du saint une jambe repliée en arrière, l’autre droite en avant le corps et la tête penchés en avant vers la gauche, cette posture exprime la douleur du corps percé de flèches. Les yeux fermés évoquent un certain recueillement. Son corps est près à tomber par terre inerte. Cependant sa tête penchée semble prête à recevoir la couronne de feuilles d’olivier (symbole de paix) que lui approche l’ange. Cet angelot messager de la divinité s’approche du saint poussé par les vents qui font envoler son écharpe. Notons d’ailleurs que l’artiste, a joué d’un artifice. En effet, les nuages qui entourent l’angelot sont des éléments surnaturels liés au royaume de Dieu, bien sûr mais ces nuages jouent un rôle d’assise pour l’ange. En effet cet artifice de composition permet à l’ange de s’intégrer dans la scène au lieu d’être suspendu dans le ciel, ce qui pourrait clocher à première vue. Or, on peut se demander également pourquoi avoir représenté des nuages sombres gris,

des nuages d’orage. Annonceraient-ils un malheur à venir ? La mort prochaine de saint Sébastien ?

La couronne d’olivier remplace le nimbe, l’auréole originelle. La branche de rameaux que tient le petit ange rappelle les rameaux un peu avant la Pâque. Cela évoque illicitement le dernier repas du Christ, son martyr aux champs des oliviers et sur la croix, puis sa mort, saint Sébastien subit en quelque sorte le même sort que le Christ face à des opposants au Christianisme. Le temple païen et la ville fortifiée évoquent l’antiquité, époque à laquelle à vécu le saint au IIIe siècle après Jésus-Christ. Le costume au sol rappelle que saint Sébastien était un citoyen romain, sans doute un guerrier, puisqu’on aperçoit un casque, un bouclier, mais aussi deux manches d’épée et flèches croisées. Notons que les casques à plumes étaient portés en principe par les cavaliers de la garde impériale. Pourquoi avoir représenté ce costume avec des armes, à côté du saint mutilé ? Symboliserait-il une deuxième chance offerte à saint Sébastien, qui une fois libéré de ses liens et de ses flèches, pourrait revêtir cette armure et combattre l’ennemi ? Car les agresseurs auraient pu s’emparer des armes et laisser saint Sébastien seul vêtu d’une simple page. La position des deux flèches croisées devant saint Sébastien peut aussi avoir une signification. Est-ce une indication sur l’emplacement de quelque chose de précis ou tout simplement pour indiquer un croisement de chemins, car le bout des flèches semble indiquer une direction. Y a t-il un sens qui conduit vers le martyr et un autre vers le salut ?

Notons aussi que le Christianisme s’impose difficilement au IIIe s. Le culte païen est encore majoritaire.

Saint Sébastien est connu pour ses actions protectrices contre les épidémies de peste qui ravageaient la France au Moyen Age. Labeaume honore Saint Sébastien depuis des siècles, et a possédé une confrérie de charité, vouée à ce saint, jusqu’au milieu du XXe siècle.

Ainsi, Bourgeois représente à travers le martyr de Saint Sébastien, le refus de la chrétienté sous l’empire romain au IIIe s. On peut rapprocher cette toile de celle de Mantegna, conservée au Musée du Louvres à Paris.

SAINT PIERRE AUX LIEN

st-pierre-aux-liensTableau représentant saint Pierre aux liens délivré par l’archange Gabriel. Thème religieux, la toile mesure 1,95 m sur 1,48 m (Cette même toile est composée de deux toiles raccordées l’un à l’autre : La partie basse mesure 22,5 cm et l’autre 1,70 m. Ce raccord est presque imperceptible). Cette œuvre date du XIXème. Son auteur est inconnu. La toile ne comporte pas de châssis, elle est simplement accrochée à un cadre en bois doré.

Les lignes horizontales des barreaux et des marches d’escaliers donnent de la stabilité à l’œuvre, tout comme les lignes verticales formées par les barreaux et le bras droit de saint Pierre. On observe aussi des courbes réalisées par le bras droit levé en l’air de l’ange puis à travers l’autre bras de ce dernier tenant la main de Pierre. Notons aussi que les deux ailes de l’ange forment un triangle inversé.

En ce qui concerne les couleurs, trois prédominent : jaune doré rose et bleu. Dans le fond, au niveau des barreaux, on entrevoit l’extérieur qu’esquissé d’un bleu gris sombre, qui évoque un paysage de nuit ou un temps orageux. Le mur et l’escalier sont représentés sous une couleur ocre qui tend à assombrir la scène. Cependant les rayons lumineux surnaturels qui émanent de l’archange éclairent la scène. Cette lumière dorée est reprise par la toge de Pierre. Le cadre contribue également à apporter de la lumière à la toile. On découvre dans ces couleurs une certaine symbolique. La couleur dorée évoque la divinité et le bleu, la couleur attribuée à Marie. De cette manière un certain ordre divin sacré semble émaner de saint Pierre et rappelle que le Christ l’a nommé chef des 12 apôtres. Le rose de l’ange symbolise la couleur de l’amour et le vert (de son écharpe) évoque celle de l’espoir. L’archange aide les hommes et leur offre des chances de s’en sortir, les protège.

Saint Pierre est enfermé dans une prison symbolisée par les barreaux, il est enchaîné ; Cela rappelle le reniement de saint Pierre. En effet, celui-ci à renier le Christ trois fois avant que le coq chante. Pour se repentir, il avoua la vérité et se laisse enfermer. Un ange vient le délivrer de ses chaînes. Le corps légèrement penché en arrière de Pierre et sa main droite ainsi ancrée sur la marche d’escalier exprime une certaine surprise, un refus premier de Pierre. Cependant, son autre main tient celle de l’ange. Pierre semble entraîné par l’archange qui lui montre le chemin de la sortie. D’ailleurs, cette sortie fermée par les barres de fer est précédée d’un escalier peu symboliser la montée vers la liberté semée d’embûches mais surmontable avec l’aide d’un protecteur. L’étonnement de Pierre se remarque aussi dans l’expression de son visage. Son regard est dénué de toute expression de joie. Pierre semble sur ses gardes. Cette attitude de retrait s’oppose à celle de l’ange. Il incite Pierre à le suivre. Son corps courbé d’un côté et sa tête de l’autre incite d’autant plus l’apôtre à sortir de cette prison et crée un certain dynamisme à la scène.

L’artiste a représenté saint Pierre-aux-liens, délivré par l’archange Gabriel, saint patron de l’église de Labeaume.

SAINT REGIS

st-regisCette huile sur toile représente la traversée du désert de saint Jean-François-Régis. La toile ne comporte ni signature, ni date. Cependant elle a dû être réalisée au XIXème siècle. Elle mesure environ 1,50 m sur 1,38 m. La toile est fractionnée en 2 parties : la partie haute mesure 1,10m et celle du bas 40 cm. La toile ne comporte pas de châssis, elle est simplement accrochée au cadre.

Dans un lieu plutôt désertique, comblé de gros rochers et de collines vides de végétation, saint Régis est seul. Il tient d’une main un crucifix et à l’autre main tendue en avant comme s’il attendait quelque chose. D’ailleurs son regard se dirige dans une direction imprécise, comme s’il regardait quelque chose se tournant à sa gauche, sans savoir ce que c’est. Cependant, on lit dans son regard un certain espoir, peut-être l’espoir d’une quête : celle de transmettre le culte du catholicisme.

Cette traversée du désert évoque le chemin pénible qu’a parcouru saint Régis pendant cinq années à travers le Velay, le Vivarais et le Forez. Cette recherche d’une religion à reprendre a été une quête solitaire, un pèlerinage.

Son habit blanc au-dessus d’une robe noire de prêtre est soulevé par le vent. Cela n’évoquerait-il pas la présence divine à ces côtés qui le pousserait de l’avant? Car même la toile sur saint Régis conservée à l’église de Chapias représente les vêtements du saint soulevés par le vent. Ou peut-être s’agit-il d’un signe technique pour le connaître.

Saint Régis mourut le 31 décembre 1640, à Lalouvesc, et il repose aujourd’hui encore dans ce village.

SAINT JOSEPH

st-josephCette huile sur toile représente saint Joseph. L’auteur de cette œuvre est inconnu et daterait peut-être du XIXème siècle. La toile mesure 1,80 m sur 1,30 m et comporte un cadre doré.

Le personnage de gauche, assis représente Joseph. Il porte un vêtement bleu qui rappelle la couleur céleste. Sous sa robe il semble vêtu d’une chemise blanche. Un grand tissu marron part de son bras gauche passe dans son dos pour se poser sur ses genoux. Cette couleur marron rappelle sa condition de charpentier, qui lui fait manier le bois. Joseph est très souvent représenté barbu. Son visage est dénué d’expression, son regard semble se diriger du côté droit.

De son bras droit, Joseph tient la main d’un enfant et de l’autre bras l’entoure. Cet enfant se trouve être l’enfant Jésus. Un véritable état de complicité est rendu entre les deux personnages. De ses bras, Joseph retient le Christ, ce qui lui confère de la sorte un aspect protecteur. L’enfant ne se débat pas, mais repose familièrement son bras droit sur l’épaule de son père. est rendue ici la relation intime entre un père et son fils.

L’enfant Jésus est debout sur une planche de bois qui reste indéfinissable, peut-être une table ? En tout cas cela rappelle une fois de plus la condition sociale de Joseph qui est charpentier. Le Christ porte un tissu blanc autour de la taille. Cette couleur blanche évoque l’innocence de l’Enfant mais aussi donne un certain caractère sacré à l’enfant car le blanc est symbole de pureté. Le regard du Christ est dirigé vers le spectateur, comme une interpellation.

Notons que la lumière vient de face. Les deux personnages sont liés une fois de plus à travers leurs mains : la main droite de Joseph et celle de gauche de Jésus qui se tiennent où un lys est placé entre. Cette fleur de lys est le symbole de la modestie et de la chasteté.

La toile est de forme cintrée : un demi-cercle est posé sur un rectangle. Ce demi-cercle au-dessus des personnages symbolise la voûte céleste. La couleur dorée contribue à éclairer le tableau, à lui donner aussi de la richesse, comme s’il était doré à l’or fin.

N’oublions pas l’inscription du bas de la toile : « ITE AD JOSEPH » qui signifie (peut-être) : « ceci est pour Joseph ». Cette inscription (écrit d’une écriture gothique) est entourée d’une croix grecque de chaque côté ; Ces deux croix symbolisent les 4 points cardinaux et signifient la totalité du cosmos.

On peut associer cette œuvre à la représentation de saint Louis inscrit lui aussi dans une toile de format cintré.


CHEMIN DE CROIX

Le chemin de croix constitué de peintures sur toile du milieu du XIXe siècle n’est ni daté ni signé.

Les cadres des tableaux sont dorés à l’or fin.

Ces toiles sont visibles dans les nefs latérales. Le chemin de croix comportait à l’origine quatorze tableaux.

Deux d’entre eux (stations deux et treize) n’ont pu être conservés.


Exposition D’OBJETS LITURGIQUES.

lithurgie1Les objets que vous pouvez découvrir dans cette salle proviennent tous de l’église de Labeaume. Les plus anciens remontent au début du XIXème et les plus récents au premier quart du XXème siècle.

Sous la fenêtre on observe :

lithurgie2– un ostensoir dont la partie centrale est entouré d’un soleil aux rayons tantôt ondoyants et tantôt rectilignes. Dimensions : 51 X 26 cm.

– deux cloches de cérémonie,

– un plateau pour hosties,

– un livre de messes avec chants grégoriens. (Antiphonaire.)

– un moule à manche servant à fabriquer des hosties. (14 cm de long et 2,20 cm de diamètre).

– une croix reliquaire de 43 X 19cm portant divers symboles.

lithurgie3Dans la pièce se trouvent :

– divers chandeliers en bois, en cuivre, en fonte, dorés, simples, ou ouvragés, représentant des anges ou des roses.

– un grand chandelier en bois servait pour reposer le cierge pascal, il est surmonté d’un allumoir éteignoir de cierges.

– divers livres liturgiques reliés en cuir. (Datent pour la plupart de 1840)

– les fonts baptismaux, anciennes cuves en pierre calcaire de 46 cm de diamètre et 26 cm de profondeur, ont été mentionnés lors de la visite canonique en 1675. Ils se trouvaient, à l’origine, au fond de la nef latérale gauche adossée au mur et sous une partie voûtée.lithurgie4

– une crécelle de 28 cm de long sur 7,5 cm de large et 10 d’épaisseur, était utilisée par les enfants de chœur afin d’appeler les fidèles pour l’office de Pâques.

– une crèche du XIXème comprend la Vierge, le Christ, saint Joseph, les rois mages, l’âne et le bœuf aux visages et mains en cire et vêtement en tissu.

lithurgie5– deux tableaux de congrégation.

L’Immaculée Conception, congrégation ouverte aux jeunes filles de la commune moyennant le règlement d’un droit d’inscription annuel.

– Notre – Dame de Montligeon, dessin sur papier de 70 cm sur 50 cm.

On pouvait passer commande sur catalogue à la Samaritaine à Paris et la recevoir à domicile.

(Don de la famille Bonnaure.)

– des croix de diverses tailles en cuivre et bois. deux d’entre elles sont fleurdelisées aux extrémités.

– des Canons d’Autel, textes de prières inscrits sur papier carton ou tôle émaillée de diverses tailles, datent du premier quart du XXème siècle.

Rites funéraires :

lithurgie6On trouve en premier lieu le brancard en bois servant à porter ou à reposer le cercueil, six chandeliers en bois noir répartis autour du défunt, un drap mortuaire, le plat, le seau et le bâton à bénir, un livre de chants funèbres, un costume de célébrant. Ce costume servait uniquement aux enterrements de grande classe. Il est à noter que les cérémonies comportaient plusieurs classes. Les décorations et les costumes étaient plus ou moins riches selon la classe choisie.

On aperçoit également une jardinière ainsi que des vases en fonte pour sépulture, parfois offerts à la paroisse par les familles.

lithurgie7Un encensoir portatif, suspendu à trois chaînettes, comporte un couvercle ajouré, rendu mobile par l’usage d’une chaînette coulissante. Le prêtre, en balançant l’encensoir, répand ainsi la fumée de l’encens. On l’utilisait lors des processions du Saint Sacrement, Fête-Dieu, Jeudi Saint et quarante heures.

Labeaume en possède quatre des XIX et XXème siècle. On choisissait un encensoir plus ou moins ouvragé suivant l’importance de la cérémonie.

Le support de lampe en cuivre jaune servait à diffuser de la lumière dans l’église.

Les chaises :

Elles étaient source de revenus.

Louées aux particuliers, voire vendues, les sommes récoltées étaient versées au profit de la paroisse. Certaines chaises comportent un nom (celui du propriétaire) ou un numéro. Les plus anciennes sont les plus basses. À une période plus récente sont apparues les chaises à double hauteur, puis les bancs.

lithurgie8Les vêtements liturgiques :

Sont exposés : un ensemble de chasubles, d’aubes, de chapes, d’étoles, manipules des XIXème et XXème siècle. Certains sont rehaussés de motifs brodés aux fils de soie, d’or ou d’argent. Ils ont été réalisés par différentes congrégations religieuses.

Les couleurs liturgiques :

Quatre couleurs distinguent les périodes et les événements du calendrier liturgique romain.

Le blanc : symbole de la vérité et de pureté, est employé pour les fêtes de Noël et de Pâques.

Le rouge : symbole de la passion et de la violence, est réservé aux fêtes des martyrs et de l’Esprit Saint (Pentecôte).

Le vert : couleur de la nature est le symbole de la vie, de la Grâce et de l’Espérance. Il est employé entre l’Épiphanie et le Carême, puis de la Pentecôte jusqu’à l’Avent.

Le violet : exprime la pénitence, le mystère, mélange de couleur et d’amour. Il est réservé au temps du Carême et à celui de l’Avent.
Certaines couleurs ont des usages particuliers : le noir pour les cérémonies funèbres, le bleu pour certains rites en l’honneur de la Vierge. L’or manifeste la présence divine.

lithurgie9Les symboles :

Nous ne relèverons que les exemples les plus fréquents :

Le monogramme du Christ : XP, deux premières lettres grecques de Christos.

Le symbole graphique latin IHS : Iesus Hominum Salvator (Jésus sauveur des hommes).

L’agneau mystique : il renvoie au Christ.

La colombe rappelle l’Esprit-Saint, les vertus chrétiennes du fidèle.

Le blé renvoie au Pain eucharistique.

La vigne symbolise le vin eucharistique, le sang du Christ.

Le triangle évoque la Trinité (le Père, le Fils et le Saint Esprit).

lithurgie10Mannequin 1. Costume porté pour le Vendredi Saint

L’aube en dentelle fine surmontée de la chasuble et de l’étole en velours pourpre, sur laquelle est brodé l’agneau pascal aux fils d’or et d’argent.

Mannequin 2. Costume utilisé pour certaines cérémonies et processions.

L’aube en dentelle surmontée de la chasuble, de l’étole et de la chape de couleur rouge brodée d’un décor de fleur.

Mannequin 3. Costume de cérémonie funèbre.

L’aube en dentelle surmontée de la chasuble, de l’étole, et de la chape de couleur noire.

La chape comporte le Monogramme du Christ (IHS) brodé en fils d’argent.

Le prêtre portait l’écharpe brodée d’une colombe, lors de certaines fêtes.

Mannequin 4. Un enfant de chœur.

Costume rouge et l’aube en dentelle blanche avec une capuche sur les épaules.

*Cette capuche était réservée aux jours de grandes fêtes.

La qualité des vêtements visibles montre que la paroisse de Labeaume était richement dotée. Les revenus qu’elle percevait étaient importants et se sont étalés sur de nombreuses années, ce qui a permis au conseil de fabrique l’achat de ces nombreux vêtements et objets dont beaucoup nous sont parvenus.

lithurgie12Les croix de pénitents :

Elles étaient utilisées pour les processions ou pour les obsèques, ce qui explique la diversité des couleurs ; noires, bleues, ou dorées, sobres ou richement décorées. Elles sont en bois ou en métal. Une, en bois de couleur, est fleurdelisée à ses trois extrémités. On peut, sans doute, la dater de l’époque Charles X.

Le dais en tissus jaune était utilisé par le célébrant pour des processions se déroulant à l’extérieur dans les rues du village.

Les bordures en velours grenat s’accrochaient au quatre rebords du dais lors des processions. Sur deux côtés on trouve un cœur brodé et sur les deux autres un épi de blé.

lithurgie11Les bâtons de pénitents :

Les bâtons de pénitents qui sont conservés à Labeaume se rapportent à la confrérie du Saint Sacrement. Ils sont sculptés recto verso de grappes de raisin et d’épis de blé. Au centre on remarque l’ostensoir. Deux d’entre eux sont dorés. Ils étaient promenés lors des cérémonies dans les rues du village par des pénitents de cette congrégation.

Deux autres bâtons de pénitents de couleur noire étaient réservés à des cérémonies funèbres.

lithurgie14Les bannières de processions :

Les bannières de processions étaient promenées dans les rues du village lors de grandes fêtes. Chaque congrégation possédait sa ou ses bannières. Les plus connues sont les congrégations du Sacré Chœur, de l’Eucharistie, et de saint Sébastien.

La bannière la plus ancienne est en tissu blanc fleurdelisé. ( Format horizontal.)

Dimensions : 1,75m de haut sur 63cm de large.

Des dessins en papiers collés à l’effigie de Jésus et Marie (seul subsiste Jésus) ont été rajoutés à une époque plus récente.

La seconde bannière en tissu blanc avec papier collé figure Jeanne d’Arc, date de 1909. Elle provient de la maison E. Ferry, éditeur à Nancy. (Format vertical.)

Dimensions : 1,95m de haut sur 0,70m de large.lithurgie15

Une autre bannière de petite taille de 51cm X 44cm, est à l’effigie de Jeanne d’Arc sur une face, et représente deux blasons sur l’autre face dont l’un du Vivarais surmonté de la mention « Les rayonnantes du Vivarais ».

L’union Jeanne d’Arc du Vivarais, appelée aussi les Rayonnantes, fut crée vers 1926.

Les Rayonnantes se sont rendues au pèlerinage à Lourdes en 1934.

lithurgie16Deux autres bannières, qui datent du premier quart du XXe siècle, sont en tissu de soie avec une représentation de la Vierge.

L’une est en tissu peint de 1,40m X 1,06m.

L’autre, de 1,20m sur 87cm., représente la Vierge en tissu brodé, avec le visage, les mains et les pieds en papier cartonné.

Bannière de la Confrérie de Saint Sébastien de Labeaume :lithurgie17

La bannière qui représente un cœur brodé sur la partie centrale d’une croix, comporte au verso la mention : « Syndicat de la Confrérie de Saint Sébastien de Labeaume ». La Confrérie des pénitents de Saint Sébastien faisait une procession le 20 janvier avec distribution de petits pains blancs bénis.

« À Labeaume presque tous les hommes étaient pénitents blancs, consacrés à Saint Sébastien. Une liste vieille de deux siècles mentionne 133 noms aussi bien hommes que femmes. Paroissiens volontaires, sélectionnés pour leurs bonnes mœurs (ne pas être concubinaire, blasphémateur, ordinaire ou calomniateur, (sic), faire l’aumône…), il chante du haut de la tribune à la messe et aux processions, vêtus de leur robe ou blouse blanche à capuchon. Au XIXe siècle, les deux confréries recréées par l’évêque de Viviers en lithurgie181826-28 organisent des heures d’adorations pour les fêtes religieuses. Les fonctions honorifiques sont multiples : en plus des bayles et des bayesses (baillis) et des trésoriers conseillers élus, il y a un porte-dais, un porte-crucifix, un porte-bannière, un porte-fanaux, des conducteurs de procession ! Le rôle des pénitents consiste essentiellement à assister les organisants (ils portaient les saints-sacrements aux malades auxquels le repentir conférait des indulgences, et accompagnaient les trépassés qu’ils portent en terre). Eux-mêmes sont enterrés avec leur robe, le capuchon rabattu sur le visage. Ils disparaissent après la guerre de 1914. »lithurgie19

(Marie-Hélène Balazuc, Mémoire de soie, Labeaume un village du bas Vivarais, p.157)

Une bannière ovale : peinte recto verso. Seule subsiste la partie centrale sous forme de médaillon. C’est une peinture à l’huile sur tissu imprimé de motifs dorés sur fond rouge. Elle comporte deux anges sur une face, avec au centre un ostensoir rayonnant. Sur l’autre face la Vierge à l’enfant. Toute la partie extérieure en tissu n’a pu résister aux épreuves du temps.

lithurgie20Les petites et moyennes bannières accrochées sur le présentoir, aux couleurs diverses : blanche, beige, jaune, rouge et bleue comportent divers dessins imprimés ou papiers collés. Elles étaient distribuées aux enfants lors des processions.

Deux drapeaux nationaux ont été conservés. – L’un, mesurant : 1,70 X 1,10m. Avec en son centre : « Jeunesse catholique toujours prête Labeaume Chapias ».

Le second, de 2,15 X 1,68m. Avec en son centre : une Marianne entourée d’une mention « Honneur aux conscrits classe 1921 commune de Labeaume ».

Historique de L’église de Labeaume

Jean Claude et Sandrine Fialon