Le moulin du Sablas

Le moulin du Sablas, Labeaume

labeaume-village-carte-La famille Beaussier créa un moulin place du Sablas au début du XIXème siècle. Ce moulin a fonctionné grâce à un chenal qui drainait l’eau de Labeaume. Sur son passage se trouvait deux écluses en bois de mûrier permettant de régulariser son débit. L’eau arrivant au moulin entraînait un système d’engrenage destiné à le faire fonctionner. Au rez-de-chaussée se trouvait le moulin à huile d’olives en grès cerclé d’une ridelle en bois, par contre au premier étage se situait le moulin à céréales. L’installation d’une turbine aux alentours de 1914, modernisa l’ensemble. Pour s’octroyer le monopole, la famille Beaussier acheta le petit moulin sur la commune d’Auriolles dans les années 1880. Ce moulin fut détruit par les inondations de 1890. Par contre celui du Sablas a subit l’affront des eaux sans essuyer de dommages irréparables, l’eau ayant atteint le premier étage de l’habitation. la-beaumeCe moulin faisait travailler continuellement huit personnes au gré des saisons. Tantôt au travail de la terre, aux récoltes, à l’élevage du vers à soie, car le moulin se transformait en magnanerie en cette période de l’année. Le moulinier avait la réputation d’inviter à sa table la clientèle dont la récolte était en train d’être travaillée, ces gens en remerciement offraient une bouteille d’alcool qui était stocké dans un placard proche du moulin à huile et réservé à cet usage. La maîtresse de maison comptait une moyenne de 18 convives à chaque repas pendant la période des olives ou des céréales. Jouissant d’une bonne réputation on n’hésitait pas à venir de fort loin porter ses précieuses récoltes. La file d’attente était longue chacun arrivait avec sa charrette chargée et l’attachait à celle de devant. La première avançant moulins8tirait toutes les autres. On y passait parfois la nuit et on dormait sous la charrette. La présence d’un monde considérable de personnes sur Labeaume fit la fortune des nombreux cafetiers et restaurants du village. Cette période de grands travaux s’étalait sur un bon mois pour les céréales mais également pour les olives, suivant l’importance des récoltes. Le moulin fut définitivement fermé pour raison de santé du propriétaire en 1924.

Le pressoir à olives fut changé vers 1920 par un modèle plus performant aujourd’hui visible dans la cour. Ce pressoir provient de la société générale meulière rue des Dominicaines n°41 Marseille. Ce pressoir était actionné par quatre personnes, à l’aide de deux clés métalliques. La première clé était actionnée par de deux personnes jusqu’à moitié du pressage où venait s’ajoutait la deuxième clé et deux autres personnes.

J-CL Fialon

Le Labeaumois, bulletin municipal, N°10, 2000

Source Archives familiales et transmission orale. Enquête menée sur le terrain en 1991.